Vidéo intelligence : Orasio se lance avec 16 millions €
Spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée au traitement des flux vidéos, la startup Orasio annonce avoir finalisé une levée de fonds de 16 millions € auprès d'un consortium d'investisseurs européens.

« Nous avons l'ambition de bâtir un acteur de référence, capable de proposer une vidéo-intelligence souveraine, conçue pour les forces de sécurité intérieure, les collectivités, les entreprises et les armées européennes. » annonce Florian Fournier, le CEO et co-fondateur d'Orasio sur son compte LinkedIn. À la clé de la présentation, l'annonce d'une première levée de fonds ( seed) de 16 millions € auprès des fonds Frst (France), Global Founders Capital (Allemagne) et Expeditions Fund (Pologne).
« Nous développons des solutions d'intelligence artificielle appliquées à la vidéo, capables de détecter automatiquement des situations critiques, en temps réel ou a posteriori, dans tous types d'environnements. Nos technologies sont conçues pour s'intégrer aux systèmes existants des forces de sécurité intérieure, des collectivités, des entreprises et des armées européennes, avec un objectif clair : rendre les dispositifs de vidéoprotection plus intelligents, plus rapides et plus efficaces, en parfaite conformité avec le RGPD et l'AI Act. » explique l'équipe des fondateurs d'Orasio, deux polytechniciens et un conseiller d'État passé rapidement par le cabinet des Premiers ministres Barnier et Bayrou. Techniquement, les solutions peuvent s'installer dans le Cloud et On Premise indique le site d'Orasio.
Selon Florian Fournier, interrogé par Sifted, 47 des 50 plus grandes villes ont déjà déployé une forme d'intelligence vidéo. Un marché déjà bien adressé en Europe par des solutions américaines et israéliennes mais aussi par des acteurs locaux. Cependant, le marché reste ouvert avec des volumes d'affaires compris entre 10 et 20 millions € de chiffre d'affaires, par entreprise, selon le CEO d'Orasio.
La start-up va utiliser les fonds levés pour recruter principalement dans les fonctions d'ingénierie, passant de 7 à 20 personnes d'ici un an.
Côté clients, Orasio indique qu'elle va tester sa solution pour les applications militaires le mois prochain avant de s'atteler à celle destinée aux collectivités locales et aux entreprises privées en octobre prochain.
Pour les solutions appliquées au "temps réel", il faudra attendre une évolution de la loi. En France, l'utilisation de caméras à intelligence artificielle (IA) en temps réel dans l'espace public est strictement encadrée par la loi et n'est actuellement permise que de façon expérimentale et sous conditions précises. La loi adoptée à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, qui autorisait à titre expérimental l'usage de caméras dites « augmentées » (dotées d'algorithmes d'analyse automatisée d'images) n'est plus applicable depuis la fin mars 2025.
Actuellement, l'utilisation de caméras à IA en temps réel à des fins de police, de justice ou de surveillance généralisée de l'espace public est interdite en l'absence de loi spécifique. Mais ce cadre juridique devrait évoluer, notamment sous l'effet du futur règlement européen sur l'IA, qui pourrait restreindre ou encadrer plus strictement certains usages sensibles des caméras intelligentes.
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