L'État met la main sur les supercalculateurs d'Atos
L'ESN a accepté l'offre de l'État français pour l'acquisition de son activité « Advanced Computing » pour 300 millions € auxquels doivent s'ajouter 110 millions conditionnés à des indicateurs de rentabilité en 2025 et 2026.

C'est vendu ! Atos a accepté l'offre de l'État pour l'acquisition de son activité " Advanced Computing " qui regroupe des actifs clés parmi lesquels les activités de calcul haute performance (HPC), quantique, business computing et IA. Elle devrait générer environ 800 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025.
L'opération, valorisée à 410 millions €, est prévue en deux étapes. : 300 millions à l'achat auxquels pourront s'ajouter 110 millions conditionnés à des indicateurs de rentabilité pour les exercices 2025 (50 millions € qui devraient être payés à la clôture de la transaction) et 2026 (60 millions €).
L'offre initiale était comprise entre 500 et 625 millions € mais la valeur est revue à la baisse en raison de l'exclusion des activités Vision AI du périmètre concerné.
Ce retrait n'est pas anodin. Vision AI, incarnée notamment par Ipsotek (acquise en 2021), représentait plus d'un tiers de la marge opérationnelle de l'activité "Advanced Computing ". Elle va être repositionnée au sein d'Eviden dans une nouvelle division spécialisée centrée sur l'IA, les données et la cybersécurité.
La signature de l'offre est attendue dans les prochaines semaines, avec une finalisation prévue en 2026, sous réserve des consultations sociales et de l'aval des autorités de régulation.
Exécution du plan " Génésis"
Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a déclaré : « Je me réjouis de l'acceptation par Atos de cette offre ferme, qui est une avancée importante pour la sécurisation de l'activité stratégique des supercalculateurs. ».
La vente s'inscrit dans le cadre du plan " Génésis" présenté par Philippe Salle, PDG d'Atos depuis février, qui prévoit de resserrer l'offre autour de six lignes de métiers, dont une nouvelle entité dédiée à la Data et à l'IA qui devrait passer de 2 000 à 10 000 collaborateurs d'ici 2028, faisant de l'intelligence artificielle l'un des moteurs de transformation du groupe. Les autres pôles de services incluent le Cloud & Modern Infrastructure, les cyber services, les applications digitales, les smartplatforms (SAP, ServiceNow), et la digital workplace. Côté produits la division Eviden doit concentrer quatre activités stratégiques : cybersécurité, supercalculateurs, systèmes critiques, et vision par ordinateur basé sur l'IA.
Dans un contexte géopolitique tendu, Atos indiquait avoir suspendu la vente de ses activités sensibles liées aux systèmes critiques (MCS) et à la cybersécurité. Ces branches travaillent notamment sur le système de commandement Scorpion de l'armée de Terre et la sécurité des avions Rafale F4.
Avec une dette culminant à 4,8 milliards €, Atos a perdu sa place parmi les leaders européens des entreprises de services IT. La restructuration de 2024, entérinée par un accord avec ses créanciers, a permis de stabiliser sa structure financière.
« Atos se trouve à un point d'inflexion déterminant. Maintenant, il va falloir délivrer, trimestre après trimestre. Personne ne va nous attendre. 2025 et 2026 seront deux années cruciales sur ce plan » a indiqué Philippe Salle lors de la présentation de son plan de relance.
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